Un cheminement vers l’agilité et l’arrêt des approches prédictives

En codant tu comprends que l’activité de programmation est une activité de conception, non reproductible, donc non prédictible. D’où le fossé entre ceux qui codent et ceux qui ne codent pas, et donc n’ont pas accès à cette connaissance par ce biais.



Lorsque tu comprends que toutes les estimations seront systématiquement utilisées. Et jamais pour faire le seul usage rationnel des estimations : faire une grille de loto. Toujours pour vendre, décider, prioriser, communiquer auprès des utilisateurs… Toujours des activités critiques, qui vont systématiquement partir en cacahuètes de ce fait. Qu’en contexte imprédictible, les prédictions, c’est les racines du mal.

Lorsque tu confrontes les estimations à la réalité (donc mesurer la fiabilité de ces dernières) dans des contextes différents, avec des équipes différentes, et que c’est toujours très, très faux. Estimations fausses dans 95 % à 100 % des cas, avec des marges d’erreur allant de 100 à 4 000 %.

Lorsque tu participes à des dizaines de développements, dans des contextes très différents, et qu’avec un peu d’effort, nous arrivons à un fonctionnement sans aucune estimation. Et que cela améliore instantanément la qualité, la réactivité, les relations entre les acteurs.

Lorsque tu comprends que pour chaque besoin (prioriser, vendre, décider…) il existe une alternative pour agir sans estimation. C’est une question de compétence. Mais comme les personnes sont convaincues que c’est impossible, elles ne vont pas chercher ces compétences. Une vraie, belle, grande croyance limitante.

Lorsque tu comprends que c’est l’essence de l’agilité : pouvoir évoluer avec aisance, dans des environnements complexes et imprévisibles.